Interdiction des véhicules Diesel : comment les artisans peuvent-ils faire face ?

La question des interdictions s’appliquant aux véhicules polluants intéressent les artisans du bâtiment au premier chef. Dépanneurs, plombiers, serruriers et autres professionnels ont comme premier outil de travail leur véhicule et surveillent donc de près les nouvelles législations.

Le contexte de la lutte contre la pollution en ville

Alors que les restrictions visant les véhicules polluants s’accentuent, de nombreuses villes mettent en place ce que l’on appelle des Zones à Faibles Émissions (ZFE). Le but est d’interdire les véhicules polluants en ville en commençant par les diesel et les vieux véhicules essence. La décision de créer une ZFE revient au maire de la ville et les véhicules sont classés par « Crit’air » allant de 1 à 5, (5 étant les plus polluants).

Pour exemple, à Paris, première ville à mettre en place une ZFE, les voitures Crit’air 4 et 5 sont interdites depuis 2019 et 2017 respectivement. Les Crit’air 3 seront quant à elles interdites dès juillet 2022. De plus, depuis le 1er juin 2021, les véhicules avec des vignettes Crit’air 4 et supérieures, soit les plus vieux moteurs diesel et essence, ne peuvent plus circuler dans la semaine de 8h à 20h à l’intérieur de l’anneau de l’A86. Les limitations ne concernent donc plus que Paris intramuros mais s’étendent au Grand Paris.

Selon Elisabeth Detry, présidente de la chambre des métiers et de l’artisanat, « si une solution n’est pas trouvée d’ici 2024, les entreprises, notamment de dépannage, risquent de déserter Paris ou de répercuter leurs frais sur les prix qu’ils pratiquent ».

Les obstacles d’une transition mal accompagnée

D’après les organisations patronales et les chambres consulaires franciliennes, sur plus de 100 000 entreprises en Ile-de-France, 86% sont équipées en véhicules diesel. Un vrai problème se pose. L’effort demandé à tous est encore plus lourd pour nos artisans. L’offre en véhicules propres est limitée, demande une recharge trop contraignante pour les véhicules électriques, est coûteuse en investissement financier et n’est pas toujours adaptée aux besoins spécifiques des professionels.

Par ailleurs, un problème de concurrence se pose entre les artisans travaillant à Paris et périphérie et ceux en zones rurales, ou dans les villes où ces restrictions ne sont pas encore d’actualité. Les questions soulevées sont nombreuses et contrastent fortement avec les réponses apportées par les élus du Grand Paris, où la majorité des artisans seront contraints de changer de véhicule d’ici juillet 2022. 

Les solutions, peu nombreuses

Une tribune signée par Elisabeth Detry et de nombreux représentants des artisans a été adressée aux élus du Grand Paris le 1er juin 2021.

A l’heure actuelle, parmi les artisans possédant un véhicule interdit depuis juin 2021 dans Paris, seuls peuvent déroger à l’interdiction jusqu’au 30 juin 2022 ceux ayant bénéficié du fonds de garantie ou du fonds « Résilience Île-De-France et collectivités » ou encore ayant contracté un prêt garanti par l’Etat (PGE) dans le contexte de la crise du COVID 19.

Le sujet fait donc débat et les différents représentants des artisans se sont mobilisés, obtenant les répits évoqués ci-dessus. Qu’en sera-t-il en juin prochain ? Quelles mesures seront prises pour ne pas faire fuir les artisans et les accompagner dans cette transition ? Ces questions sont aujourd’hui encore sans réponse.

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